Campagne de Mécénat pour les remparts

Histoire de Lectoure

A l’époque celtique, le promontoire rocheux et ses abords sont occupés par un oppidum, habitat fortifié avec sa nécropole.

Les Lactorates s’y installent deux siècles avant notre ère. Après l’arrivée des Romains, ils délaissent les hauteurs de l’oppidum et la Ville antique, Lactora, prospère près du Gers du Ier au IVème siècle, au croisement de deux voies romaines Bordeaux – Narbonne et Agen – Saint-Bertrand-de-Comminges. Elle compte entre 5 000 et 10 000 habitants.

Aux IIe et IVe siècles, les cultes venus d’Orient, connaissent un remarquable essor. La Ville conserve une série de 22 autels tauroboliques et crioboliques, l’une des plus belles et des plus complètes de tout le monde romain, qui donne à son musée Archéologique, un relief exceptionnel.

Lire la suite

Ces pierres nous apprennent que la consécration à Cybèle et à Atys par l’égorgement d’un taureau (ou d’un bélier) et le baptême du sang y fut, à trois reprises au moins, l’objet de cérémonies publiques massives, le 18 octobre 176 sous Marc Aurèle, le 24 mars 239 et 8 décembre 241 sous Gordien III.

Les guerres et les invasions se multipliant, les Lactorates regagnent à partir du IVème siècle et jusqu’au Moyen-Age, l’ancien oppidum qu’ils renforcent d’un rempart qui existe encore aujourd’hui. Des temples occupent les hauteurs.

Du morcellement du duché de Gascogne (érigé en 864), naissent quantités de seigneuries et de vicomtés, dont la vicomté de Lomagne qui englobait le territoire de Lectoure.

La dynastie des ducs de Gascogne s’éteint en 1032 ; le duché passe alors dans la mouvance du duc d’Aquitaine et Aliénor seule héritière, l’apporte en dot lors de son second mariage en 1152, avec Henri Plantagenet, bientôt roi d’Angleterre.

En 1273, l’évêque Géraud de Monlezun conclut un paréage avec Edouard Ier, roi d’Angleterre, lui cédant la moitié de ses droits. Les remparts de la ville sont ensuite édifiés et la charte de coutumes de Lectoure est rédigée en 1294.

Jusqu’au milieu du XIVème siècle, fin de la domination anglaise, de hautes demeures en pierre sont construites de part et d’autre de l’axe principal, en retrait. Une cinquantaine d’entre elles ont été recensées à ce jour et on suppose que des échoppes en bois bordaient la rue. De cette époque, on garde le parcellaire avec les venelles appelées « carrelots ». Trois ordres masculins s’installent : les Carmes, les Dominicains et les Cordeliers.

Les comtes d’Armagnac prennent possession de la Ville au milieu du XIVème siècle et construisent un château à l’extrémité de l’éperon. Lectoure devient le siège de leur Comté, devenu si vaste qu’il inquiète le roi de France. A la fin du XVème siècle, lorsque la Ville est conquise par Louis XI, s’établit une sénéchaussée royale. Les années qui suivent sont consacrées aux réparations et aux reconstructions, mais la Ville ne retrouvera jamais sa splendeur médiévale.

La plus ancienne mention d’un collège à Lectoure remonte à 1518. Le milieu du XVIème siècle est tourmenté par les guerres de Religion : influencé par les foyers voisins de propagation – Mauvezin, Agen et Nérac – les habitants prennent rapidement le parti de la Réforme. Catholiques et protestants cherchent à détenir la « clé de la Gascogne », possession de la reine de Navarre, Jeanne d’Albret. La Cathédrale est partiellement détruite en 1561.

Le XVIIème siècle est celui de l’affirmation de la religion catholique. Trois couvents sont fondés pour les Carmélites, les Clarisses, les Capucins.

Le XVIIIème siècle est une période d’essor économique, essentiellement dû aux tanneries et à l’agriculture. Les artisans sont aussi nombreux et la Ville, par ses fonctions religieuses, administratives, judiciaires, militaires et intellectuelles, héberge nombre de notables et de puissants. Elle se pare d’édifices imposants et de riches demeures pour la plupart, construites devant les habitations médiévales, en bordure de la rue Royale, actuelle rue Nationale, et les dépendances sont bâties à l’arrière, englobant ainsi l’habitat médiéval.

La bourgeoisie s’enthousiasme pour les idées révolutionnaires. Dans le deuxième Bataillon des Volontaires du Gers, commandé par le Lieutenant-Colonel Laterrade, s’enrôlent les « illustres » de Lectoure dont Jean Lannes, le plus célèbre d’entre eux. Lectoure devient chef-lieu d’arrondissement de 1800 à 1926.

Au XIXème siècle, les foires et marchés sont délaissés. Le chemin de fer transporte des voyageurs de 1865 aux années 1960.

Au XXème siècle, les agriculteurs diversifient et intensifient les cultures : céréales, oléagineux, ails, melons, graines de semences. Quelques unités industrielles s’installent tandis que l’artisanat trouve dans les aménagements urbains et la revalorisation du patrimoine, nombre de chantiers. Mais l’essor principal revient au secteur tertiaire : établissements scolaires, hôpital rural, maison de retraite.

Enfin, le XXIème siècle se tourne résolument vers la sauvegarde de ce riche héritage patrimonial et vers le tourisme. « 

Un livret de 26 pages présentant 34 édifices, en vente au prix de 3 euros à la Mairie (Musée) et à l’Office de Tourisme

L'inventaire général du patrimoine

Créé en 1964 par André Malraux, l’Inventaire consiste à recenser, étudier et faire connaître les éléments du patrimoine qui présentent un intérêt culturel, historique ou scientifique.