Hommage aux Tirailleurs sénégalais : discours intégral du Maire Xavier Ballenghien

Mesdames et Messieurs

En juillet 1857, sous l’empire, un corps de militaires appelé Tirailleurs sénégalais est créé par décret impérial et dissout en 1960, au fort des mouvements d’indépendance en Afrique. L’appellation « Tirailleurs sénégalais » ne veut pas dire qu’ils étaient tous des Sénégalais. Les officiers militaires français de l’époque, ont choisi ce nom, parce que le Sénégal a été le premier pays à fournir des soldats et où le premier bataillon de tirailleurs a été également créé.

Ils étaient des Sénégalais, des Guinéens, des Congolais, des Nigériens, du Dahomey, actuellement République du Bénin, des Ivoiriens, de la Haute-Volta, actuellement République du Burkina Faso, du Soudan, actuellement République du Mali et de l’Oubangui-Chari, actuellement République centrafricaine. Ils sont arrivés à Lectoure armes et bagages, en bataillon constitué pour s’acclimater dans la ville du maréchal Lannes, avant d’être engagés sur les théâtres d’opérations contre l’ennemi. Ils seront mal hébergés, accueillis sous une tente. Ils étaient du 141e bataillon de tirailleurs sénégalais, créé en septembre 1918 après la dissolution du 84e B.T.S. Ces soldats africains ont été enterrés à Lectoure entre le 1er août 1918 et le 27 août 1919.

Portés par l’esprit de résistance, leur amour pour la France, ces courageux soldats africains qui reposent sur notre terre gersoise, loin de leurs pays, de leurs ancêtres, de leurs familles, de leurs habitudes, sont morts pour la France. Ils sont 73, parmi eux des anonymes, que nous célébrons tous les 11 novembre. Ils sont morts de maladie pulmonaire. Ces jeunes soldats africains mobilisés pour la Grande Guerre rencontraient des difficultés d’adaptation au froid. L’hiver 1918 fut particulièrement rigoureux.

Issus des colonies de l’Afrique occidentale française et de l’Afrique équatoriale française, ces Tirailleurs sénégalais avaient été mobilisés respectivement au nombre de 165 229 et de 17 910 hommes.

Nous sommes réunis ici pour leur rendre hommage, pour leur dire notre reconnaissance, celle de la République, pour leur courage, pour leur bravoure, pour leur engagement et le rôle inestimable qu’ils ont joué pour la paix, pour la France libre. Lamina CAMARA, Lamine DIALLO, Billa KABORE, Dian COULIBALY, Iba AMADI et tous leurs compagnons inhumés sur nos terres, la patrie leur est reconnaissante et leur flamme continuera à briller dans nos mémoires et dans nos souvenirs.

Des romans, des bandes dessinées, des films documentaires et de fiction sont consacrés aux Tirailleurs sénégalais. En janvier 2023, un film intitulé « Tirailleurs » sortira en salle. Une preuve de leur place dans nos vies, du premier au dernier tirailleur africain. Le Maréchal Foch a d’ailleurs exprimé des mots justes à leur égard. Il déclarait, je cite : « J’ai admiré leur merveilleux courage, leur indomptable ténacité, leur élan fougueux… J’ai apprécié leur profonde loyauté et leur absolu dévouement ».

Il y a deux mois, dans la continuité de l’hommage à ces vaillants soldats africains, la Mairie de Lectoure sous ma direction, a inauguré en présence de plusieurs officiels, le rond-point situé à l’entrée de l’ex-Château des comtes d’Armagnac, « rond-point du 141e Bataillon de Tirailleurs Sénégalais ». Plus qu’un symbole, ce bataillon est lectourois, fait partie de l’histoire de la ville et de la France.

Mesdames et Messieurs,

Je voudrais par ailleurs saluer le travail de mémoire du ‘Souvenir Français’ qui, en 2001, en rapport avec la Mairie de Lectoure, a entrepris la restauration de notre cimetière militaire, appelé « Carré militaire des Tirailleurs sénégalais ». Le travail exigeant de cette association mérite d’être rappelé, salué et encouragé.

L’histoire de la France s’écrit au pluriel et elle est intimement liée à celle de l’Afrique. C’est l’histoire du sang mêlé, l’histoire d’une guerre contre notre pays que nous avons remportée.

Honneur aux tirailleurs sénégalais !

Vive la France !

Je vous remercie